Tribune,
Cela faisait deux semaines que nous étions, enfin, certains journalistes, en attente de la dégradation de la note de la France. Et hier soir, oh, bonheur, les deux agences de notation Fitch et Moody’s ont maintenu leur qualification du pays ! Voilà, après deux semaines de crainte, de doute et de peur inutile, nous voici rassurés. Enfin, sans exagérer, étions-nous inquiets à ce point ? Y aurait-il un quelconque changement en cela ? Allions-nous devoir financer nos dépenses en des ruses, comme des fraudeurs, avec des financiers moins regardants, mais bien plus onéreux ?
Pour répondre, je crois important de vous rappeler quelques informations, qui étaient déjà connues :
Premièrement, il n’y aurait eu aucun changement dans la capacité de la France, à emprunter, tant il y a des montants de liquidité importante, dans le monde, cherchant à être placés. Et il se trouve que rares sont ceux qui détiennent ces liquidités à craindre de ne pas être remboursé par la France. Enfin, attention, tant que nous serons avec des élus qui ne remettent pas en cause nos engagements (là, je parle de LFI ou du RN).
Deuxièmement, l’administration des impôts en France et sa capacité à les recouvrer est parmi les meilleurs au monde. Donc, les préteurs savent bien que cette capacité donne au pays une forme de garantie certifiée de remboursement.
Enfin, le pays possède des biens tels que si demain nous faisions défaut, nous n’aurions aucune difficulté réelle pour rembourser nos débiteurs. Alors pourquoi toutes ces informations ? Eh bien, je sais que nous aimons jouer à nous faire peur. Car ces agences de notation savent aussi que le fait d’avoir diminué la note de la France, c’était déjà une forme d’aberration. En réalité, ces notations sont normalement faites pour donner une idée de la capacité d’un pays d’honorer ces dettes. Et c’est alors que la question devient toute simple : y a-t-il eu un seul instant où un préteur quelconque aurait craint de ne pas être remboursé ?
Bien sûr que non. Jamais aucun financier n’a eu cette inquiétude. Il s’agit donc bien d’une forme d’aberration, mais ne vous y trompez pas, tout cela n’est pas un jeu. En réalité, c’est un moyen d’inciter les pays à la prudence, ce que jamais la France n’a vraiment fait depuis cinquante ans, à l’avènement de François Mitterrand.
Alors, devons-nous faire des économies ? Eh bien non, ce ne sont pas des économies qu’il s’agit de faire, mais simplement de dire la vérité. Car en réalité, Bruno Le Maire vous explique qu’il doit faire vingt milliards d’euros par an. Non, en réalité, c’est cent cinquante milliards d’euros qu’il faut faire. Car c’est le montant du déficit de la France. Et jamais nous ne nous en sortirons si nous ne décidons pas de faire des budgets équilibrés. Ce que vous devez comprendre, c’est que dans l’absolu, nous ne faisons pas d’emprunt pour investir, mais pour payer nos charges courantes et c’est justement ce qui ne va pas.
Il est temps de trouver un vrai économiste, capable, pour remettre la France sur des rails d’honnêteté budgétaire. Sinon, reverrons-nous les crashs du passé où des multimilliardaires, des princes orientaux, asiatiques, ou encore occidentaux, se sont jetés du haut de leurs gratte-ciels étant ruinés en apprenant qu’ils ont tout perdu en un jour ?
La prochaine tribune dans les prochains jours. – Philippe Sallanche 2024