Ça m’énerve et ça m’agace. Suite et fin

Je pourrais vous donner des milliers d’exemples sur les choses qui m’agacent ou qui m’énervent, qui d’ailleurs agacent et énervent plein d’autres personnes, trop souvent de façon discrète ou de manière sourde. Ce qui est le terreau des grandes manifestations voire des révolutions, ces choses qui atteignent les cerveaux et bousculent les certitudes. Dans ces petites choses, il y a les petites phrases des politiques, comme pour répéter ces phrases célèbres qui donnent une forme d’approche du peuple, mais à chaque fois que vous voulez faire proche, en réalité, vous vous éloignez de ce peuple si prompt à se mobiliser. Voici quelques exemples :

« Je vous ai compris » (reprise de la célèbre phrase du général de Gaulle) et toutes les phrases qui s’en rapprochant. Mais, en fait, le « je vous ai compris » n’est rien d’autre que vous faire croire que ce politicien est d’accord avec vous. Mais ensuite, il va faire son activité selon, en partie, sa pensée profonde qui est trop souvent différente des paroles et des réalités décidées par son parti, et là, fréquemment, il y a un pont d’écart avec la petite phrase. Non que ce soit forcément critiquable, mais cela est divergent de la sensation perçue par les électeurs qui, demain, ne se retrouveront pas dans les explications de ces politiques.

« Je fais confiance à la justice de mon pays » : eh bien moi, je suis désolé, je ne fais plus confiance à la justice française et ce depuis certaines décisions, qui m’ont touché ou pas. Par exemple, une juge du tribunal de Police qui condamne un handicapé pour s’être arrêté sur une place de dépôt de fonds, car il s’agissait d’une rue semi-piétonne sans place pour s’arrêter et qu’il venait déposer des sommes importantes en espèces, sans quoi il aurait dû faire 300 mètres à pied, alors qu’il se déplace difficilement et avec deux cannes : où est la justice en le condamnant ?  Autre décision, un surloyer (loi SLS) avec une demande de fournir l’imposition sur le revenu pour prouver la baisse et voir cette taxe annulée. Eh bien les juges ont décidé, que le fait de ne pas fournir ce document dès février mais en juillet (date de réception officiel du document) était une volonté de ne pas fournir la preuve de la baisse. La condamnation a été de payer plus de 10.000 € pour quelqu’un qui n’avait plus de revenu… 

Comment voulez-vous que nous ayons confiance en une justice capable de ces types de choses ? Il n’y a pas là de mensonge ou d’histoire, mais des jugements réels que, bien entendu, je peux prouver, au cas où cela serait utile. (Bien entendu, là, je ne relève pas la politisation, en plus, d’un certain nombre de juges.)

Dans les choses qui m’agacent, il y a aussi les nouveaux mots qui sont faits pour réduire le nombre de personnes capables de comprendre le dernier en date. Par exemple, Ultracrépidarianisme. Ce mot est dérivé de la locution latine Sutor, ne supra crepidam, qui signifie littéralement Cordonnier, pas plus haut que la chaussure et équivaut à l’expression moderne À chacun son métier, les vaches seront bien gardées. Pour être précis, cela est une explication pas très claire d’un proverbe bien connu sur un comportement consistant à donner son avis sur des sujets à propos desquels on n’a pas de compétence crédible ou démontrée, Monsieur-je-sais-tout. Ne vous inquiétez pas des mots à rallonge et qui sont difficilement compréhensibles du commun des mortels, il y en aura d’autres. Les pseudo-intellectuels, enfin ceux qui le disent, ont un rêve inavoué : rendre leurs discussions incompréhensibles…

Prochaine tribune la suite et fin dans les prochains jours.

Philippe Sallanche 2021

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