Notre Grand Père.

Aujourd’hui je viens d’apprendre le décès d’un homme âgé de 92 ans. Il était un peu le grand père de la France, ne se prenant jamais au sérieux et encore moins pour un grand homme. Et pourtant il avait de quoi prétendre. Académicien, journaliste, éditorialiste, romancier, mais aussi acteur, je pourrais encore vous donner d’autres informations sur ses activités, mais ce que je voudrais avant tout vous dire, c’est que cet homme était avant tout gentil et bienveillant.

Monsieur Jean d’Ormesson, doyen des immortels, il était au fur et à mesure du temps devenu le grand-père que je n’ai jamais eu, Et pourtant je ne le connaissais pas personnellement. Bien sûr que je l’ai rencontré dans une soirée, une fois, mais je n’ai pas vraiment osé lui parler, outre un petit bonjour/bonsoir. Son esprit était vif et particulièrement brillant et drôle, sarcastique. Mais c’est lui que le président Mitterrand a contacté pour son dernier déjeuner de président. Je suis certain qu’il a dû faire de l’esprit pour lui faire oublier le manque qu’il devra subir après.

À chaque émission, où il était présent, je ne pouvais m’empêcher de la regarder, enfin de le regarder. C’est sa façon de tourner les mots qui me donnera, vers vingt ans, l’envie d’écrire, après avoir lu « La gloire de l’Empire » et surtout me décomplexera de mon peu de savoir. Le sien étant encyclopédique, alors qu’il se disait n’avoir seulement qu’une bonne mémoire. Il adorait raconter des anecdotes. C’était aussi un amoureux des femmes, notamment celles qui comme lui avaient des yeux très clairs.

Je me rappelle aussi ce film où il est « Le Président » dans « Les Saveurs du palais » et de la façon très amusée d’en parler pendant une interview de télévision, ses yeux pétillants et son sourire moqueur me donna très envie de voir ce film et je dois vous avez que je n’ai pas été déçu par son jeu d’acteur.

Jean d’Ormesson restera pour moi le parfait complément de son époque, ses qualités, son humour, son hédoniste, amoureux des belles lettres et de la vie, resteront pour moi comme un exemple.

Philippe Sallanche 2017

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