La maire de Paris est-elle sous influence ?

Tribune,

Depuis les élections municipales de 2021, la mairie de Paris a pris la tête de la désinformation sur l’écologie, et surtout sur la désindustrialisation de la ville, mais aussi sur la volonté d’une croissance zéro, voire une décroissance. Plus de voitures, plus d’embouteillages, mais aussi plus d’entreprises et demain que des gens marchant à pied pour ne pas polluer. Pour l’instant, dans ce grand chambardement, la dernière décision de la maire de Paris est de limiter la vitesse, dans pratiquement toute la ville, à 30 km/h, mais cela a-t-il un sens réel ? Il y a là deux choses qu’il faut rappeler : la première est que la France est le pays, parmi les grandes économies, le moins pollueur. Par exemple, aujourd’hui, nous avons une pollution de 50% inférieure à l’Allemagne, alors pourquoi la France devrait être mieux-disant que tous ses voisins ? Surtout que, quand nous regardons déjà les parts de marché perdues pour cause de mieux-disant ou de règles supérieures aux autres Européens, nous pouvons nous poser une question : avons-nous décidé de nous passer des marchandises qui ne sont plus fabriquées en France pour cause de règles impossibles ? Eh bien non, elles ne sont plus produites ici, mais nous les faisons venir de pays moins-disants. Résultat, nous avons perdu des emplois et nous avons encouragé voire supporté les autres ; il y a de quoi se poser des questions sur notre intelligence collective. La deuxième chose est une réalité à prendre en compte : dans Paris où tout a déjà été limité, la ville est devenue l’image d’un chantier permanent avec des blocs de béton posés partout pour délimiter les circulations entre cyclistes et voitures, et à une moindre mesure entre piétons, qui, en réalité, sont les perdants de ces transformations, qui d’ailleurs sont particulièrement hideuses. Résultat, dans la journée, rouler à 30 km/h est un exploit, donc c’est pendant les périodes de libre roulement que la mairie a décidé de limiter la vitesse, pour soi-disant sécuriser la ville. Mais il se trouve qu’en réalité, nous pouvons regarder la situation avec un œil différent, soit quelque peu cynique, et je n’ose croire que cela serait la vraie raison. Avec les difficultés financières de la ville, le fait que beaucoup de places de parking extérieur payant soit enlevées, et qu’il y a eu environ dix mille employés supplémentaires dans les équipes de la ville en deux mandatures, il est indispensable de récupérer de l’argent. Donc en mettant la ville à 30 km/h, les amendes vont pleuvoir : alors cela est-il cynique ?

Nous avons déjà dû payer une facture très lourde avec les Gilets jaunes, puis avec le Covid-19, ne serait-il venu pas le temps de la relance et d’arrêter les limitations et surtout le temps de foutre la paix aux Français. Qu’attendent les politiques, relancer une forme de jacquerie ? Oublieraient-ils que le Français n’accepte pas trop les limites, quand elles ne sont pas justifiées, sans compter que petit à petit c’est l’écologie qui va en payer le prix fort. La Ville-lumière est devenue moche et invivable, elle perd plus de 12.000 habitants chaque année depuis 5 à 6 ans, soit avec l’arrivée de la maire. Je ne sais pas s’il y a des causes à cet effet, mais il s’agit là d’une réalité : il fait moins bon vivre à Paris aujourd’hui. Il faut aussi compter sur l’endettement de la ville qui aujourd’hui a atteint plus de 100% de son PIB, avec un rapport par exemple, une annuité de la dette pour Paris de 358 m€ mise en regard de la moyenne des villes de plus de 100 habitants en France de 33m€, ce qui représente que 10% de l’endettement de Paris. Si l’on regarde la réalité, la ville s’est particulièrement endettée depuis 2003 mais surtout avec une augmentation depuis 2015.

Mon inquiétude est que si demain il y a des manifestations, pour contrer ces mesures, nous risquons de graves troubles, car l’économie de la France est en grande partie imaginée et décidée depuis Paris et c’est toute la France qui en souffrira. Il va être temps que nos politiciens soient à nouveau réalistes et surtout qu’ils prennent la mesure de la réalité des besoins des habitants.  

Prochaine tribune la suite et fin dans les prochains jours.

Philippe Sallanche 2021

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