La Russie et la folie. 1ère partie

“La dictature est la forme la plus achevée de la jalousie.” Cette phrase de Curzio Malaparte dans « Technique du coup d’État » est exactement la transmission de la pensée de Vladimir Poutine. Mais je crois aussi important, de rappeler ce que disait Lénine et qui est à l’évidence ce que pense Poutine “Le peuple n’a pas besoin de liberté, car la liberté est une des formes de la dictature bourgeoise…” ; sauf qu’un jour, celui où les peuples comprennent qu’ils vivent dans une forme de récession permanente, et que ce n’est pas le cas de leurs dirigeants, ils se rebiffent. C’est exactement ce qui s’est passé en 1991 avec la chute du mur de Berlin : les uns après les autres, les anciens pays du bloc soviétique vont demander à devenir indépendants, et même si des conservateurs communistes tentent une forme de coup d’état, l’URSS va disparaître. Voilà exactement ce que Vladimir Poutine a refusé depuis trente ans, et qu’aujourd’hui il tente de reconstruire. Rappelez-vous, Mikhaïl Gorbatchev devient, en mars 1985, le numéro 1 soviétique, il engage un vaste plan de réformes, la Perestroïka, pour sauver une économie secouée par la chute des prix pétroliers, la pénurie chronique de biens de consommation et une dette d’état en croissance telle qu’elle devient ingérable et non finançable. Alors il ne faut pas se tromper, le monde n’est pas d’accord avec cet état de fait, mis en place par V. Poutine, mais aucun pays n’est prêt à se battre pour l’Ukraine, car chacun sait bien que cela donnerait immédiatement un feu nucléaire sur l’Europe ; et la menace a déjà été utilisée par V. Poutine. Que peuvent faire les pays occidentaux contre cette façon de faire du maître de Moscou ? Pas grand-chose d’autre que mettre en place des sanctions en sachant, bien entendu, que c’est le peuple russe qui sera le premier à être touché par ces sanctions. Mais les Occidentaux sont encore bien trop faibles, et pour cause, l’Europe s’est petit à petit livrée à Moscou en lui déférant une partie importante de sa vie, ne serait-ce que par le gaz qui est russe à 40% en Europe et même 60% en Allemagne. Comment aujourd’hui les Allemands pourraient-ils se priver de gaz ? Il y a là quelque chose d’absurde, car depuis bientôt vingt ans, ce que V. Poutine vient de faire était prévisible. Il l’a d’ailleurs fait à plusieurs reprises sans que jamais les démocraties mondiales ne réagissent ; mais cette fois-ci il va encore plus loin en décidant de détruire un pays, en pensant reconstruire l’URSS. Sauf que les habitants de ce pays ont goûté à la liberté, ce que les Russes n’ont jamais connu depuis une dizaine de siècles, car avant, ils avaient les Tsars, monarques que les Russes n’avaient même pas le droit de regarder. Depuis plus d’un siècle, c’est le communisme et rien n’a vraiment changé : les Russes ne sont pas un peuple fier, contrairement à ce que dit Poutine, ils sont depuis trop longtemps sous le joug d’une police aux ordres, qui n’a d’autre fonction que s’occuper de les faire taire. Les Ukrainiens, eux, ont découvert la réalité de la démocratie et sont peut-être les seuls à être fiers, et là, les militaires russes vont devoir le payer un jour ou l’autre par des vies. En réalité, les seuls à pouvoir faire quelque chose sont les Russes eux-mêmes, les oligarques qui commencent à perdre des millions de dollars et leurs biens un peu partout dans le monde ; bientôt, ils ne pourront plus voyager, les sanctions vont commencer à pleuvoir. Encore faudrait-il aller plus loin en fermant les liens, avec la Russie, du gaz et du pétrole. Depuis 30 à 40 ans, les Européens se sont séparés de leurs usines, notamment avec en France des concepts du type usine virtuelle. Il y a un peu plus de 20 ans, un nouveau concept s’imposa, celui du fabless de Serge Tchuruk et d’autres technocrates. Ce concept sembla alors irréversible et beaucoup de grandes entreprises tendirent vers ce modèle. La théorie dite des compétences fondamentales ou core-business s’appuyait sur un raisonnement simple : se concentrer sur ce que l’on sait faire et externaliser le reste. Résultat, la France se retrouve aujourd’hui championne d’Europe en innovations, mais pauvre en emplois, qu’elle a externalisés, idem pour l’énergie en Allemagne.

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