Les rebelles sont de retour, que peut faire la démocratie.

Dans le domaine de la discussion humaine, il y a toujours des gens voulant faire en sorte que leurs discours soient majoritaires. C’est là le propre de la politique en démocratie, discourir pour emmener le vote de la majorité et mettre en œuvre ses propositions. Mais depuis maintenant quelques années, nous sommes confrontés à un certain nombre de mouvements de minorités, plus ou moins violents, voulant, en dehors des urnes, faire valoir leurs idées, même, et voire surtout, si elles sont minoritaires. Les politiciens de notre pays ont, depuis trop longtemps, eu peur de faire en sorte que la majorité voie leurs décisions et leurs votes acceptés. Très proche de nous, dans le temps, fut l’aéroport de Nantes, Notre-Dame-des-Landes : il s’agit d’une opération lancée en 1963, après de nombreux recours en justice, déposés par des opposants, qui ont tous été rejetés, et ensuite en 2016, une consultation locale, en Loire-Atlantique, approuve le futur aéroport à 55 %. Eh bien le président E. Macron a abandonné le projet, pour d’obscures raisons. Si nous écoutons les journalistes, c’est la peur des groupuscules présents sur place qui ont fait reculer le président. Il aurait dû prendre cette décision avant de faire voter les habitants, car une fois le vote effectué, jamais la décision, faisant suite au vote, n’aurait dû être changée de façon autoritaire, sous prétexte probable que la majorité est trop souvent silencieuse, et qu’il y a très peu de risque qu’elle se déplace et manifeste dans les rues. Un peu plus loin, il y a le référendum de 2004, appelé traité de Rome II, où les Français ont dit non. Je pourrais rappeler l’histoire de ce vote et pourquoi les Français ont répondu non, mais cela n’aurait pas grande importance, car en réalité, ce fut pour moi le premier vote où la désinformation fut la majorité des informations politiques. C’est, je pense, le premier pas, du moins en France, d’une communication politicienne mensongère. La réalité de cette époque est visible dans les commentaires que nous pouvons toujours trouver aujourd’hui, avec toujours les mêmes désinformations et les mêmes appels au Général ! Mais voilà, il est décédé il y a maintenant 50 ans, en plus il était né au 19ème siècle : croyez-vous réellement qu’il soit à même de prendre des décisions sur l’organisation de l’Europe d’aujourd’hui, tout en sachant qu’il est à l’origine de la création de l’Europe ? Comment penser qu’il pourrait être contre ? Il n’y avait plus de camps politiques, car de droite ou de gauche, les appétits se sont déchirés pour obtenir la primauté de son camp, en exprimant des positions diamétralement opposées et en utilisant tous les messages mensongers possibles, sans oublier tous les noms d’oiseaux distribués. Je pense que nous pourrions retrouver ce type de soucis chez nos voisins, enfin là je parle des pays démocratiques, car pour les pays totalitaires, aucun problème de manifestation ou de contestation.

Aujourd’hui, nous revoyons des contestataires dans les rues, qui voudraient rejouer le match, Gilets jaunes contre État. Mais c’est oublier un peu vite qu’il est très rare que le même match se rejoue deux fois. De plus, les autorités ont appris, enfin je crois, mais surtout, aujourd’hui le nombre de manifestants déclarés représente simplement dix pourcents des premiers jours des Gilets jaunes. En effet, à ce jour, ils sont environ trente mille contre plus de trois cent mille, en 2021. Nous sommes toujours dans cette période bizarre de la désinformation, puisque les manifestants veulent nous faire croire qu’ils sont majoritaires en France, alors qu’ils e représentent moins d’un demi- pourcent. Mais c’est surtout l’absurdité des messages qui est stupéfiante ; la preuve est celui du rassemblement, « la défense de la liberté ». Mais enfin, il suffit de regarder ce qui se passe de la Russie à la Chine, en passant par tous leurs pays satellites, mais aussi de l’Afrique à l’Amérique du Sud. Ne vous trompez pas, en Europe aussi il y a au minimum une dictature et quelques pays où il ne fait pas bon manifester, alors appeler ce mouvement « Convois de la Liberté » est une absurdité absolue.  Et pour finir cette tribune, je voudrais vous donner une simple petite phrase d’un écrivain argentin, qui lui sait ce que veut dire le mot dictature :

« Les dictatures fomentent l’oppression, la servilité et la cruauté ; mais le plus abominable est qu’elles fomentent l’idiotie »

La prochaine tribune dans les prochains jours.

Philippe Sallanche 2021

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