Pour mieux comprendre les COP. (1er partie)

En matière de COP, et en présence d’un système mis en place par l’ONU, nous pourrions croire que nous serions devant un mécanisme qui frôlerait le parfait. Mais toutes les COP depuis celle de 1995, et ce, deux ans après la conférence fondatrice de Rio en 1992, et à commencer par la première, qui s’est tenue à Berlin en Allemagne, et qui a été organisée par Angela Merkel, n’ont jamais eu de véritables et sincères informations qui en sont sorties. En effet, depuis cette époque, que s’est-il passé ? Pour ne pas vous affoler, je ne vais pas vous citer un inventaire à la Prévert, mais simplement prendre quelques exemples d’incohérences.

Commençons par revenir sur ce qu’est l’histoire des COP, et pour mieux comprendre commençons par le commencement. Le premier intérêt collectif sérieux pour la planète se concrétise en 1972 avec le Sommet de la Terre à Stockholm. Le choix de la capitale de la Suède n’est pas anodin, il est mis en place dans les années 60 : un vaste programme politique de développement durable, la Suède étant par ailleurs considérée de nos jours comme la nation la plus « verte » du monde. Mais cela reste encore à prouver et comme le disent certains chercheurs, importer des gaz à effet de serre devrait être compté dans les valeurs à défendre et les efforts à faire. De plus, comparer des pays est particulièrement difficile : Suède 10M/H sur 528K/ km² soit moins de 20 habitants au km² versus Allemagne 83M/H sur 357K/ km² soit plus de 232 habitants au km². Comment faire une comparaison ? Les besoins et les obligations ne peuvent être les mêmes et surtout comparés, mais là, c’est encore une autre histoire, racontée principalement par la presse. Néanmoins, à cette époque, en plein âge d’or du pétrole, les temps ne sont guère aux soucis écologiques. En 1988, le Programme des Nations Unies pour l’environnement dont l’acronyme est quelque peu rebutant, le PNUE et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) créent le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le fameux GIEC. « Ce machin » comme aurait dit un certain Charles, n’est en réalité qu’un organisme mal né. L’Assemblée générale des Nations Unies approuve cette initiative. En 1990, le GIEC publie son premier Rapport d’évaluation qui regroupe plusieurs groupes de travail : Évaluation scientifique de l’évolution du climat, Incidences potentielles de l’évolution du climat ou encore Formulation de stratégies de parade. L’Assemblée générale des Nations Unies prend note des conclusions du rapport et décide d’engager des négociations en vue d’élaborer une convention-cadre sur les changements climatiques. En 1992, le GIEC publie des suppléments au premier Rapport d’évaluation : Évaluation scientifique, Évaluation des incidences potentielles de l’évolution du climat et enfin Changement climatique. La Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques, nouvel acronyme imbuvable CCNUCC, est ouverte à la signature lors de la troisième Conférence des Nations-Unies sur l’environnement et le développement qui se tient à Rio de Janeiro. Et c’est justement cela et le troisième Sommet de la Terre de Rio, qu’il faudra attendre pour voir bouger un peu les lignes. Encore que le Brésil, ce pays magnifique de 200 millions d’habitants, dont soixante à soixante-dix pourcents de la population vit sous le seuil de pauvreté, aurait dû être un exemple. Toutefois, après avoir dit l’importance de conservation de la nature et de la biodiversité à Rio, le Brésil a continué à détruire la forêt primaire d’Amazonie. 196 nations, dont tous les membres de la Communauté européenne, ratifient la Convention-cadre issue du Sommet de la Terre de Rio, qui implique de se réunir chaque année afin de maintenir les efforts. Ces grandes réunions annuelles sont dénommées Conference of Parties, les fameuses COP.

La suite de cette tribune dans les prochains jours.

Philippe Sallanche 2021

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