Le populisme est-il le fossoyeur de la démocratie ?

Et voilà, 4 ans après son élection surprise, Donald Trump a été battu à l’élection présidentielle des États-Unis de 2020. Ce qui aurait dû être une normalité se transforme en un combat sans merci, et surtout en totale déconnexion avec la vérité et cette tradition américaine du fair-play des politiques. Depuis 4 ans, nous avons eu droit à des milliers de fausses informations, de mensonges d’état et de transformations de tout élément en posture. Le résultat est que, depuis le début du 21ème siècle, jamais nous n’avions été dans une période où la planète était autant en risque de conflit. En interne, dans les pays eux-mêmes, par les multiplications des perdants dans la seule volonté de reprendre la majorité par la peur, mais aussi en externe, entre ces pays, plus ou moins totalitaires, qui pourtant se disent démocratiques et qui ne cherchent qu’à accroître leur hégémonie régionale.

Au sens péjoratif, le populisme désigne l’instrumentalisation de l’opinion du peuple par des partis ou des personnalités politiques, qui s’en prétendent les porte-parole, alors qu’ils appartiennent, le plus souvent, aux classes sociales supérieures. Mais en démocratie, le peuple étant souverain par son vote ou son opinion, on ne peut à proprement parler de populisme, sauf quand il y a manipulation. C’est la manipulation du peuple, dont se rendent coupables les hommes politiques, qui relève du populisme. Le mot est en réalité un poncif, son utilisation pléthorique fonctionnerait comme une idéologie paresseuse, par laquelle les élites politiques et intellectuelles cherchent à éviter le défi qui leur est posé, pour construire une véritable réponse politique et un combat contre ces bonimenteurs. Le rapprochement fréquent de ce mot avec les termes extrême droite ou extrême gauche et/ou nationalisme serait peu précis et non dénué d’ambiguïté. Mettre en doute le caractère protestataire ou totalitaire que l’on applique à ces mouvements et que les grands médias opposent à des partis de gouvernement est depuis toujours une erreur, alors que, dans certains pays, ces mouvements se trouvent au pouvoir, et ce même dans la Communauté Européenne, alors que nous avons créé cette communauté pour éviter que reviennent des parties politiques extrémistes.

Mais voilà, aujourd’hui, après un certain nombre de pays, ce sont les États-Unis, première démocratie et surtout première puissance du monde, qui sont frappés par cette façon de faire de la politique : nier la vérité, transmettre des fausses informations, contester les résultats des élections, en affirmant que son challenger a triché, sans même apporter la moindre preuve, et tenter de lever une armée de sympathisants, si possible avec armes et munitions pour créer la peur dans le camp d’en face. C’est ce que nous avions pu remarquer dans des pays sans grande culture démocratique. Mais là, dans un pays que nous n’aurions jamais pu croire touché par ce type de problème, c’est là que nous trouvons le populisme, ou ce que moi je préfère appeler le totalitarisme. Car il s’agit bien d’une façon de ne plus jamais respecter le vote des habitants d’un pays. Donald Trump est de ces personnages, il ne respecte rien et surtout pas les Américains, ni d’ailleurs les alliés des Américains, comme s’il n’avait pas besoin des autres. Mais voilà, nous sommes dans un monde entremêlé, où, si vous ne discutez pas avec les autres pays, ils ne s’occupent plus de vous. Résultat, la Turquie a décidé de détruire nos alliés Kurdes dans le combat contre le terrorisme en Irak et en Syrie, le lendemain du retrait des USA dans la région. Mais ce n’est pas seulement sur des terres de guerre que ce type de personnage sévit. En Europe, nous avons un problème identique, avec Recep Tayyip Erdogan, le président turc, qui voudrait s’approprier une partie des réserves de gaz découvertes dans les eaux territoriales greques et chypriotes. Heureusement, pour l’instant, l’Europe n’a pas cédé, au contraire de la Russie, dans le haut Karabakh et je crois que là, Wladimir Poutine a commis une erreur. Il ne faut jamais céder aux totalitaires, car ensuite, ils pensent avoir toujours plus de capacités et le seul moyen d’en terminer est trop souvent une nouvelle guerre ; rappelez-vous un certain Hitler…

La suite de cette tribune dans les prochains jours.

Philippe Sallanche 2020

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