Le premier tour est passé !

Nous avons voté, la France a voté, et une fois de plus, c’est une surprise pour beaucoup de personnes qui ne croyaient pas vraiment au duel annoncé ; et pourtant, il est bien là. Nous nous retrouvons devant ce que, selon les sondages, les Français ne voulaient pas : un nouveau duel entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. En 5 ans, la France est dans le même état qu’en 2017 et pourtant il s’en est passé des choses ! Entre les Gilets jaunes, pratiquement 2 ans de bataille contre les institutions, là nous pouvons dire que E. Macron n’a rien compris, même s’il ne peut en aucun cas en être responsable, car cette jacquerie est partie de décisions du précédent président Hollande, le destructeur du socialisme. Le Covid-19, là aussi c’est deux ans de crise. Ce virus venu de Chine, même si nous ne savons pas vraiment s’il s’agit d’un accident de laboratoire ou d’un virus qui a muté du monde animal, néanmoins a détruit de la valeur et a créé une forme de séisme à l’échelon de la planète. Et là, nous ne pouvons pas vraiment critiquer le travaille d’E. Macron car dans l’ensemble, ce président a plutôt bien réagi, notamment dans la sauvegarde des entreprises. Enfin, la guerre en Ukraine, là non plus nous ne pouvons pas vraiment critiquer le président en place. Alors, comment expliquer les résultats du vote des Français ?

D’abord, le premier des enseignements à prendre en compte est, qu’aujourd’hui, les Français sont tellement en colère, qu’ils ont voté à 52% pour des partis politiques d’extrême. En effet, plus de 23% et plus 7% pour l’extrême droite et plus de 21% pour l’extrême gauche : dans les deux cas, nous sommes dans une attitude de contestation, qui est difficile à comprendre. La France est l’un des pays qui protègent le plus sa population, l’un des pays où les aides aux familles et aux individus sont les plus importantes, et comme trop souvent en France, une fois qu’un avantage est mis en place, alors il devient normal et n’est plus un avantage. Ainsi, aujourd’hui, nous estimons que le RSA est une normalité, alors qu’il s’agit de donner de l’argent, qu’il faut rappeler que nous n’en avons plus à des personnes qui ne participent à rien au niveau de la communauté nationale. Et nous, votants, croyons que les extrêmes vont changer quelque chose à ce niveau, les lendemains vont vite faire déchanter, pour ces personnes. Je voudrais simplement rappeler ce qui s’est passé en 1983, après l’élection de François Mitterrand et les décisions prises, notamment de nationalisations, pour tout changer au bout de 2 ans, car en réalité, ce fut la destruction de l’économie. Eh bien les mêmes actions produiront les mêmes faits, alors les Français n’ont-ils aucune mémoire ? C’est une vraie question.

Dans un deuxième temps, les autres partis politiques, les écologistes qui ont cru être l’attente des Français, en ayant pris plusieurs grandes villes, ont oublié que pour les municipales, il n’y avait eu en moyenne que 30% de votants. C’est fou d’avoir cru être pratiquement majoritaire ! Les socialistes, eux, sont restés au niveau de Hollande, c’est-à-dire à un niveau sous la surface des eaux, car ils se sont trompés d’adversaire et surtout ils se sont trompés de candidate. Pour les Républicains, c’est un peu la même chose, avec une difficulté supplémentaire : la volonté de la presse de détruire la candidate. Je vous présenterai une seule façon de combattre un parti : la preuve de cet état de fait est que, alors que la candidate faisait sa première réunion, la presse n’a rien montré d’autre, pendant plus d’une semaine, que les trois ou quatre personnes qui ont quitté l’assemblé sans même montrer les autres personnes qui applaudissaient. Bizarrement, après cette action des télévisions et des radios, les sondages ont commencé à baisser. Alors oui, il ne faut plus faire de primaire dans ce parti, car cela n’a jamais réussi à apporter des victoires, mais uniquement des divisions. Si je pouvais aussi donner un avis qui n’engage que moi, c’est que ces deux grands partis se sont endormis sur leurs lauriers, ils se sont trompés d’adversaires. E. Macron, qui est et de gauche et de droite, ne pouvait en aucun cas être leur adversaire, car dans les deux cas, il a fait des actions qui pouvaient tout à fait être comprises par les socialistes et les républicains. Résultat, ces deux partis ont oublié de combattre leurs vrais adversaires que sont les Insoumis pour la gauche et le Rassemblement National ou Reconquête pour la droite. Valérie Pécresse, qui avait jusqu’ici toujours été capable de comprendre les réactions de nos compatriotes, là s’est totalement trompée, comme d’ailleurs Anne Hidalgo, qui s’est crue investie d’une forme de pouvoir, car à Paris elle a réussi, un peu contre toute attente, à garder la mairie, en oubliant elle aussi avoir été élue avec seulement 15% des électeurs.

Pour finir, Emmanuel Macron, lui, n’a pratiquement pas fait de campagne, il n’en avait pas vraiment besoin, puisque que ses adversaires ne faisaient pas leur boulot, et dans cette période si compliquée, son travail à l’international lui suffisait. Maintenant, pour le deuxième tour, il va devoir mouiller sa chemise, s’il veut être réélu.

La prochaine tribune dans les prochains jours. – Philippe Sallanche 2022

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