Et maintenant, la guerre !

Depuis quelques jours, nous avons droit aux bruits de bottes dans l’est de l’Europe. Pour la troisième fois depuis le début du 21è siècle, la Russie reprend un territoire appartenant à l’ancienne URSS, par le biais de ce président qui regrette la période qu’il pensait faste, de la guerre froide. Mais, bien sûr, depuis une dizaine d’années, les Occidentaux tentent de lui faire entendre raison en le limitant en matière d’échanges, ce qui n’a pour l’instant rien apporté et ce pour deux raisons principales : la première est qu’il n’est en aucun cas question de faire une guerre avec la Russie qui possède un arsenal nucléaire, même s’il est vieillissant, qui reste une possibilité de destruction massive de nombreux pays et surtout rendant ces pays impraticables pour des centaines d’années. Ensuite, la Russie a des alliés, tout aussi totalitaires que lui, à qui nous avons abandonné des pans entiers de notre industrie au point d’être dépendants de ces fournisseurs. Pour faire un simple aparté, je voudrais vous rappeler une ou deux petites choses sur ces pseudo-usines du monde, comme nous les avons, nous-mêmes qualifiées. Au début du siècle, nous avions en Europe des fabricants de panneaux photovoltaïques, et puis un jour sont arrivés les panneaux chinois, moitié moins chers, voire même jusqu’à 70% de moins. Alors, au lieu de regarder comment cela était possible, nous avons abandonné nos fabricants ou nous avons délocalisé en Chine, pour des réductions à court terme bien sûr. Résultat, nos usines ont disparu et les filières françaises et européennes sont maintenant inexistantes. Le pire est que pour remettre en route une filière, cela coûte toujours plus cher et bizarrement nous n’en avons plus les moyens. Au passage, les prix des panneaux chinois ont ré-augmenté au point qu’aujourd’hui cela ne coûterait pas plus cher de fabriquer en France, mais nous n’avons plus d’usines. Voilà comment un serpent se mord la queue… Si nous voulons un autre exemple, l’informatique, pour petit rappel, plus de 70% des ordinateurs et de la téléphonie étaient fabriqués en Europe, et la France était même en pointe, notamment avec son système minitel, une invention du pays ou bien ses marques de téléphonie, à commencer par Alcatel ; puis nous avons oublié qu’il était indispensable d’investir et de garder nos connaissances. L’informatique est une nouvelle technologie intellectuelle, comme l’ont été en leur temps la langue et l’écriture, mais voilà, pour sanctifier notre langue et notre écriture, nous avons créé des règles et surtout un dictionnaire et son arbitre, l’Académie française. Pour être clair, aujourd’hui, même les plus grandes marques d’informatique fabriquent en Chine, qui est devenue il y a peu de temps le principal allié de la Russie et tout comme elle, dirigée par une dictature, et sera son prochain client pour son pétrole et son gaz. L’Allemagne a décidé d’abandonner ses centrales nucléaires. Pour compenser, elle est devenue dépendante de la Russie en gaz, au point de ne plus pouvoir réagir, réellement, contre ce pays. Mais ne nous trompons pas, cette affaire vient de loin dans le temps en effet, rien n’a été fait après l’annexion de la Crimée, mais rien non plus, n’a été fait contre le travail de déstabilisation de la Turquie, avec des achats de matériels russes en contradiction avec les accords de l’OTAN et surtout afin de pouvoir aider son allié l’Azerbaïdjan, vassal de la Russie, contre l’Arménie, qui n’a pas compris, il y a vingt ans, que sa liberté viendrait d’ailleurs que de la Russie. Soyons clairs, ce n’est pas demain que les États-Unis vont envoyer un soldat pour défendre l’Ukraine, ou un des quelconques satellites de la Russie, mais ce sont aussi les mensonges sur l’Irak que nous payons encore aujourd’hui, et surtout sur la bêtise des Européens qui ont cru que la paix était là pour toujours, en oubliant que cela dépend avant tout des hommes qui sont au pouvoir dans le monde.

Alors il est temps de se poser les bonnes questions : comment faire rentrer les militaires russes dans leurs casernes, en arrêtant de travailler et d’échanger avec les pays totalitaires que sont la Chine, la Russie, malgré le coût de cette décision ? CQFD

La prochaine tribune dans les prochains jours.

Philippe Sallanche 2021

Ce contenu a été publié dans Uncategorized. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.